BOURSE : LES SECTEURS INCONTOURNABLES POUR GAGNER EN 2025

Pierre-Yves Gauthier, stratégiste chez AlphaValue, se livre sur Synapses à une analyse approfondie des opportunités d’investissement en 2025. Dans cette interview vidéo, il revient sur les grandes tendances des marchés européens, analyse les secteurs porteurs et expose les défis auxquels font face les investisseurs.

Une économie stagnante, des bénéfices en hausse

Malgré une croissance économique européenne atone, les grandes entreprises continuent d’afficher une performance surprenante. Pour 2025, 931 milliards d’euros de bénéfices agrégés sont attendus, soit une progression de près de 47 % par rapport à 2019 (633 milliards). Pierre-Yves Gauthier attribue cette résilience à plusieurs facteurs, notamment à une politique de prix favorable aux marges, souvent qualifiée de greedflation (mot valise résultant de la contraction de « greed » (avidité) et de « inflation »). En prétextant une augmentation beaucoup plus forte que dans la réalité du coût de leurs intrants, les entreprises ont pu aisément justifier les envolées de leurs prix finaux et faire gonfler leurs marges.

Cependant, les projections de profits copieux en 2025 sont à nuancer. Les bénéfices estimés pour 2025 ont été révisés à la baisse, passant de 1 000 milliards à 931 milliards d’euros. Les analystes d’AlphaValue soulignent une érosion progressive des attentes au fil des mois, avec une révision en baisse de 7 % sur l’année.

Quels secteurs domineront en 2025 en termes de profits?

La pharmacie : un secteur en pleine santé
Les résultats des entreprises pharmaceutiques devraient croître en 2025 de 10 %, soit 8 milliards d’euros supplémentaires. Cette dynamique est portée par des acteurs majeurs. Bien que des défis subsistent, notamment en Chine, l’essor des traitements contre l’obésité et la demande constante en produits innovants continuent de soutenir le secteur.

Les banques et assurances : des piliers robustes
Les banques européennes, quoiqu’ayant atteint des niveaux records avec 169 milliards d’euros de bénéfices en 2024, continueront d’offrir une stabilité bénéficiaire remarquable en 2025. Elles jouissent de marges élevées et d’une gestion prudente des risques. De leur côté, les assureurs affichent également une forte rentabilité, même si la question de leur capacité à maintenir ces marges reste posée.

Les métaux et mines : soutenus par l’électrification
Malgré le ralentissement de la croissance chinoise, la demande en minerai de fer reste solide. Les producteurs australo-anglais continuent de bénéficier de commandes importantes liées aux besoins suscités par l’électrification, confirmant la résilience du secteur des matières premières.

Des pans du marché actions en souffrance

Certains secteurs connaissent une contraction significative de leurs bénéfices :

L’automobile : après une chute drastique en 2024, les résultats devraient toutefois légèrement rebondir en 2025.

Le pétrole : confronté à une baisse des cours de l’or noir, a tendance au recule des profits enregistrés en 2024 au sein du secteur devrait se confirmer.

L’immobilier : bien que les projections montrent une amélioration, les chiffres restent fragiles, influencés par des corrections de valeur importantes.

Des valorisations élevées : un frein aux opportunités ?

Les apparences sont trompeuses. La valorisation moyenne de l’ensemble de l’univers couvert par AlphaValue (soit les 500 plus grandes capitalisations européennes) s’établit à un ratio cours/bénéfice (PE) de 13,8. Un tel niveau indique que le marché n’est ni suracheté ni survendu. Toutefois, ce chiffre global ne dit pas tout. Si l’on exclut du calcul les domaines d’activité traditionnellement peu chers, à savoir les bancaires, les minières et les pétrolières, une autre vision s’impose. Le PE moyen des valeurs est alors de 17. Cette situation contient une information précieuse : le marché accepte pour le moment de payer cher pour des résultats qui ne sont pas forcément brillants.

Les choix sectoriels stratégiques pour 2025

Pierre-Yves Gauthier met en avant les secteurs les plus prometteurs pour 2025, tout en avertissant des risques de révisions à la baisse. Il insiste sur la nécessité de faire preuve de discernement face à des valorisations élevées et de ne pas forcément dédaigner des secteurs en redressement progressif.

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