François Dossou, directeur des gestions actions chez Sienna IM, analyse les dynamiques actuelles des marchés financiers. Entre l’optimisme américain et le pessimisme européen, il explore les valorisations, les risques, et les opportunités d’investissement à saisir en 2025.
Les marchés américains, portés par un optimisme généralisé, affichent des valorisations élevées. Le S&P 500 se négocie à 22 fois les bénéfices, soit une prime de 70 % par rapport aux marchés européens, eux valorisés à seulement 13 fois les bénéfices. Cette situation reflète un excès de confiance, renforcé par l’absence d’une prime de risque significative aux États-Unis, un phénomène jamais vu depuis 22 ans.
François Dossou met en garde : lorsque les marchés intègrent un scénario sans accroc, toute friction ou déception pourrait provoquer des secousses. Les principaux risques identifiés en ce qui concerne Wall Street incluent :
Une pression inflationniste liée à une politique migratoire plus restrictive aux Etats-Unis
Une hausse des taux longs U.S., indépendamment des décisions de la Fed.
Une éventuelle spirale négative pour l’économie américaine en cas de retournement du marché, qui affecterait directement la consommation via l’effet richesse.
En contraste, l’Europe souffre d’un pessimisme ambiant, alimenté par des crises politiques en France et en Allemagne, une faible croissance, et une inflation sous contrôle. Cependant, les valorisations actuelles, 5 % inférieures à leur moyenne historique sur 15 ans, rendent les marchés européens attractifs pour les investisseurs à moyen terme.
Des valorisations basses : Les entreprises européennes, tournées vers l’international, offrent des opportunités pour jouer la croissance américaine et chinoise à des prix compétitifs.
Un potentiel de politique monétaire accommodante : La BCE, avec une baisse récente de ses taux directeurs, pourrait continuer à soutenir les petites et moyennes entreprises locales, créant un environnement favorable à leur reprise.
Des secteurs diversifiés et résilients : L’Europe bénéficie d’un vivier d’entreprises, notamment industrielles, de toutes tailles qui tirent parti des thématiques porteuses du moment (dont l’Intelligence Artificielle (I.A.).
Les grandes capitalisations internationales
François Dossou recommande de s’exposer à des entreprises européennes qui bénéficient de la croissance américaine et chinoise, notamment dans la consommation et la construction, et disposent d’un pricing power pour naviguer dans un environnement économique incertain.
Les petites et moyennes capitalisations
Les PME européennes, malgré leurs difficultés actuelles, pourraient tirer profit de la politique monétaire de la BCE. Une attention particulière doit être portée aux entreprises domestiques des pays du sud de l’Europe, plus avancées dans leurs réformes structurelles.
Les thématiques porteuses
Des secteurs comme la consommation durable, le luxe, et les solutions technologiques liées à l’IA sont identifiés comme des moteurs potentiels de croissance.
En résumé, François Dossou encourage les investisseurs à diversifier leurs portefeuilles et à ne pas se laisser emporter par l’optimisme excessif des marchés américains. Il invite à une approche sélective, favorisant des actifs européens sous-valorisés mais exposés à des dynamiques globales.