Le DCA : une automatisation potentiellement risquée

Si vous utilisez la stratégie DCA (Dollar Cost Averaging) pour vos investissements, attention : votre portefeuille pourrait être à risque !

L’expérience de la NASA et le biais d’automatisation

En 1999, des chercheurs de la NASA – Linda Skitka, Kathleen Mosier et Mark Burdick – ont mené une étude pour comprendre comment nous prenons des décisions lorsque nous dépendons de systèmes automatisés. Ils ont demandé à des participants de superviser un système de détection de menaces. Leur tâche était simple : confirmer ou infirmer les alertes émises par le programme.
Les résultats furent édifiants.

Les participants accordaient une confiance excessive au système, même lorsqu’il était manifestement incorrect, et ignoraient souvent les signes évidents d’erreur. Ce phénomène, connu sous le nom de biais d’automatisation, met en évidence notre tendance à nous fier aveuglément à des processus automatisés, au détriment de notre jugement critique. Il est courant de sur-estimer une technologie, un protocole ou un algorithme au détriment de sa propre faculté de raisonnement.

Cette stratégie qui risque de vous fait perdre de l’argent…

Dans le cadre de l’investissement, le DCA est une stratégie répétitive qui consiste à investir de petites d’argent de manière étalée dans le temps. C’est un système d’investissement simple qui ne possède que 2 critères de base : une somme d’argent, et une échéance.

Par exemple, investir 50€ par mois sur 12 mois.

On ne tient pas compte du prix de l’actif que l’on veut acheter. On agit par automatisme en consacrant une même somme d’argent à intervalles réguliers. Le DCA est populaire, car il limite le risque d’investir tout son capital au pire moment, en lissant les achats dans le temps. Toutefois, lorsqu’elle est appliquée sans réflexion, cette approche peut conduire à des erreurs d’investissement :

Investir dans un actif en déclin prolongé. Vous pourriez continuer à acheter un actif dont les fondamentaux se détériorent simplement parce que votre stratégie impose des investissements réguliers. Moyenner à la baisse un actif qui tend vers 0, c’est consacrer plus d’argent à un mauvais projet et tout perdre au final.
Passer à côté d’opportunités. Si le prix de l’actif chute significativement le 15 du mois, une stratégie automatique prévue pour le 30 ne vous permettra pas de profiter de cette baisse et de moyenner intelligemment votre prix d’achat. 
L’analyse comparative DCA vs Lump Sum : l’étude comparative Vanguard, très plébiscitée sur les réseaux sociaux, souligne que l’investissement en DCA n’est pas forcément la meilleure stratégie si on la compare à l’investissement en Lump Sum, qui consiste à investir son capital d’un coup et non étalé dans le temps. D’après l’étude, une stratégie Lump Sum superforme 68% du temps la stratégie en DCA.

Quelle lecture faire de ce biais d’automatisation ?

Il faut rester lucide sur un élément fondamental que de nombreux épargnants oublient au moment de leur premier passage à l’acte : l’argent magique n’existe pas. Il n’y a pas de raccourci, de chemin facile et dénué d’embûche, sans risque, qui puisse assurer à un investisseur de miser peu pour gagner gros. Que ce soit en actions ou en crypto, dans le domaine viticole ou sur le marché de l’art, vous trouverez toujours des stratégirs plus efficaces que d’autres sur une certaine période de temps. Mais aucune qui soit infaillible, et encore moins pleinement automatisée, qui perdurera en vous garantissant un rendement sans effort et avec des risques presque inexistant.

C’est la fausse promesse que beaucoup retiennent de la stratégie d’investissement en Dollar Cost Average (DCA). AÀ l’inverse, soyez actif ! Un DCA mal employé ne sera pas votre allié sur les marchés financiers. En revanche, le rendre dynamique, ajusté et en ligne avec des analyses précises, c’est optimiser les perspectives de rendement.

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