
Carrefour est l’un des leaders mondiaux de la grande distribution avec une présence forte en Europe, en Amérique latine et en Asie. En France, son marché historique, l’enseigne est confrontée à une transformation difficile, marquée par des défis opérationnels et une forte concurrence de distributeurs comme Leclerc et Lidl. L’entreprise, qui exploite des hypermarchés, supermarchés et magasins de proximité, continue de chercher un modèle de croissance durable dans un environnement économique et géopolitique en mutation.
Présence internationale solide : Carrefour est un acteur majeur de la grande distribution avec une forte implantation en Europe, en Amérique latine (notamment au Brésil) et une capacité à capter des parts de marché stratégiques.
Segments de proximité performants : les 4 800 magasins de proximité en France représentent 8 % du chiffre d’affaires du groupe mais 19 % de son EBIT ; cette division bénéficie d’une marge estimée à 6 %, un moteur clé de rentabilité.
Brésil, un pôle de croissance : Carrefour détient environ 25 % du marché brésilien, avec une activité rentable grâce à son enseigne de cash & carry Atacadão et l’intégration réussie de Grupo Big.
Politique de retour aux actionnaires attractive : avec un rendement du dividende estimé à 7,63 % en 2024 et 7,22 % en 2025, Carrefour attire les investisseurs à la recherche de revenus stables.
Poids excessif des hypermarchés en France : environ 50 % des ventes domestiques et 23 % du chiffre d’affaires du groupe proviennent des hypermarchés français, qui affichent une rentabilité négative et subissent une pression concurrentielle importante de la part de Leclerc.
Difficultés en Europe (hors France) : Belgique, Pologne et Italie affichent des performances en déclin, avec une chute de 34 % du résultat opérationnel dans cette zone en 2024. La Pologne est dominée par des discounters comme Biedronka et Lidl, tandis qu’en Belgique, même Delhaize peine à être rentable.
Actionnariat instable : Carrefour a vu plusieurs actionnaires stratégiques se désengager, notamment Bernard Arnault en 2021 et la famille Moulin (3,5 % du capital) en 2024. L’arrivée du hedge fund Whitelight Capital pourrait accentuer la pression sur la direction.
Recentrage stratégique en cours : Carrefour pourrait se retirer de marchés non rentables comme la Pologne et l’Italie, et réduire son exposition aux hypermarchés français via des conversions en franchises et en gestion locative.
Développement du format cash & carry : le succès d’Atacadão au Brésil incite Carrefour à développer ce modèle en France, ce qui pourrait améliorer la rentabilité des grandes surfaces.
Transition écologique et numérique : Carrefour poursuit ses investissements dans l’omnicanal et le e-commerce, tout en développant des initiatives RSE, ce qui pourrait séduire une clientèle plus soucieuse des enjeux environnementaux.
Montée en puissance des fonds activistes : Whitelight Capital, qui cherche à influencer la stratégie de Carrefour, pourrait pousser à des cessions d’actifs afin que “la valeur” du groupe s’exprime enfin.
Environnement macroéconomique incertain : la baisse de la consommation en Europe (-0,9 % en volume en 2024) pèse sur le chiffre d’affaires, notamment dans les hypermarchés.
Concurrence accrue : les discounters comme Lidl et Biedronka captent des parts de marché, rendant la rentabilité plus difficile sur certains segments.
Pressions réglementaires et fiscales : l’évolution des réglementations européennes en matière de distribution, de fiscalité et d’écologie pourrait peser sur les coûts d’exploitation.
Carrefour traverse une période charnière, marquée par des défis structurels et une pression concurrentielle accrue. Si certains segments comme les magasins de proximité et l’activité au Brésil affichent une bonne dynamique, d’autres marchés, notamment les hypermarchés en France et certaines zones européennes, restent sous pression.
L’entreprise cherche à se réinventer en ajustant son portefeuille d’activités et en explorant de nouveaux modèles de distribution. La consolidation récente avec l’acquisition de magasins Cora, Match et Casino pourrait offrir des opportunités, mais la réussite de ces intégrations sera déterminante.
Enfin, dans un contexte économique et géopolitique incertain, l’évolution de la consommation, la réglementation et les stratégies des acteurs concurrents seront des éléments clés à surveiller pour mieux appréhender l’avenir du groupe.