Pierre-Yves Gauthier d’Alphavalue, décrypte les récentes évolutions des marchés financiers et plus particulièrement des bourses dans un contexte de baisse des taux directeurs par la Fed. Dans cet entretien, il revient sur l’impact de cette décision pour les investisseurs, ainsi que sur les perspectives des différents secteurs boursiers à surveiller, ceux à jouer et ceux à éviter.
La décision de la Fed de baisser ses taux directeurs de 50 points de base a surpris les observateurs des marchés financiers. Contrairement à ce que beaucoup redoutaient, cette réduction n’est pas motivée par une dégradation économique, mais plutôt par une volonté de maintenir la dynamique du marché américain. Cette mesure pourrait être interprétée comme un “Fed Put”, une assurance implicite pour les investisseurs en actions.
« Les marchés ont la capacité unique de transformer chaque événement en opportunité », souligne Pierre-Yves Gauthier. La baisse des taux, largement anticipée mais d’une ampleur inattendue, est désormais vue comme un signal positif incitant les investisseurs à reprendre du risque sur les actions.
Si les perspectives semblent plus favorables pour les marchés boursiers américains, où la croissance reste solide, la situation en Europe reste fragile.
Les indices PMI en zone euro affichent un repli notable :
– PMI composite à 48,9, un plus bas depuis huit mois.
– PMI industriel au plus bas en neuf mois.
– Le secteur des services peine à se maintenir en expansion, avec un indice à 50,5.
La dépendance de l’Europe à ses exportations, combinée à la faiblesse de la demande mondiale, pèse lourdement sur des économies comme celle de l’Allemagne. Pierre-Yves Gauthier met également en avant les obstacles posés par les politiques protectionnistes américaines et le ralentissement chinois.
Malgré les efforts de la Banque centrale chinoise et des autorités chinoises pour stimuler la consommation et rétablir la confiance, les résultats restent limités. Le secteur du luxe européen, fortement dépendant de la demande chinoise, souffre d’un manque de dynamisme.
« La consommation chinoise est au point mort, freinée par une perte de confiance dans l’avenir et une augmentation de l’épargne préventive », explique Pierre-Yves Gauthier. Cette situation affecte des secteurs tels que le luxe et la consommation discrétionnaire, mais également des secteurs comme les métaux et les mines.
Malgré les incertitudes, certains secteurs présentent selon Pierre-Yves Gauthier des opportunités à moyen terme :
Métaux et mines : bien que sous pression actuellement, une relance des investissements chinois pourrait favoriser des matières premières comme le cuivre.
Technologies et semi-conducteurs : Le secteur reste fragile, impacté par les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Cependant, des acteurs européens comme ASML conservent une position unique sur le marché mondial.
Assurance : Grâce à des modèles d’affaires résilients et à une capacité de distribution élevée, les assureurs continuent de performer en bourse.
En France, la hausse annoncée de la fiscalité pourrait pénaliser les grandes entreprises, affectant leur compétitivité. Malgré leur faible exposition au marché domestique, les sociétés françaises pourraient souffrir d’une perception négative de la part des investisseurs liée à la dette souveraine. Pierre-Yves Gauthier recommande de privilégier des entreprises d’autres pays européens pour éviter cet effet négatif.
Entre une Europe en quête de relance, une Chine enlisée dans ses problèmes structurels et une Amérique toujours porteuse, les investisseurs doivent naviguer avec prudence. Pierre-Yves Gauthier insiste sur l’importance de diversifier son portefeuille tout en restant attentif aux signaux des marchés.
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