Jacques Lemoisson, fondateur de Gate Capital Management, partage dans cet entretien ses analyses sur les grandes thématiques qui structureront les marchés financiers en 2025. Entre les tensions géopolitiques, les défis énergétiques et les transformations technologiques, cette année promet d’être riche en défis et en opportunités pour les investisseurs.
L’évolution des relations entre les États-Unis et la Chine sera déterminante cette année. Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, des politiques tarifaires renforcées et une géopolitique plus agressive sont attendues. Les enjeux incluent : une guerre commerciale potentielle avec des droits de douane américains élevés sur les importations ; des mesures de rétorsion de la Chine, notamment via la réduction des exportations de terres rares comme le germanium et le cadmium, essentielles aux industries technologiques américaines.
Ces tensions auront des répercussions sur les taux d’intérêt, les flux commerciaux et la croissance économique globale. Les investisseurs devront surveiller de près les annonces budgétaires de Trump, prévues début février, et les réponses de la Chine, notamment en termes de stimulation économique et de consommation intérieure.
L’Europe reste marquée par une faible compétitivité, des dettes croissantes et des incertitudes politiques, en particulier en Allemagne et en France. Jacques Lemoisson souligne que les dégradations de crédit des grandes économies européennes pourraient s’accélérer. L’orthodoxie budgétaire allemande, longtemps un pilier, est remise en question, ce qui pourrait entraîner des tensions supplémentaires sur les marchés obligataires.
Les opportunités paraissent donc limitées du côté de la bourse en Europe selon l’expert de Gate Capital Management. Malgré ces défis, certaines grandes entreprises européennes, notamment dans le luxe et l’aéronautique, pourraient tirer parti d’un commerce mondial plus apaisé. Toutefois, Jacques Lemoisson recommande de rester prudent sur les actifs européens, particulièrement sur la dette, et de privilégier des allocations calibrées.
Le développement de l’intelligence artificielle (IA) entraîne une hausse exponentielle de la demande énergétique. Les fermes de serveurs, nécessaires à l’entraînement des modèles d’IA, consomment déjà jusqu’à 25 % de l’électricité dans certains États américains comme la Virginie. Ce chiffre est appelé à croître à mesure que l’IA se généralise.
La pression sur les réseaux électriques pourrait provoquer des goulots d’étranglement, affectant la production industrielle et les infrastructures critiques, ce qui plomberait le potentiel d’un certain nombre de valeurs en bourse. En cas de tensions sur le prix ou la disponibilité de l’électricité, des secteurs comme l’IA et les technologies liées pourraient subir des corrections importantes sur les marchés actions.
Jacques Lemoisson recommande une approche prudente mais non absente. Il est impossible pour un investisseur de capter les mouvements de marché dictés par les algorithmes s’il n’est pas déjà exposé. Cependant, les mouvements ne se font pas qu’à la hausse. Aussi est-il essentiel de bien calibrer son risque en restant mesuré dans les pondérations. Quant aux actifs à jouer, découvrez les en visionnant la vidéo.
