Glencore : le géant suisse à la croisée des chemins

Glencore

Glencore, une entreprise cotée en Bourse et domiciliée en Suisse, se classe parmi les leaders mondiaux dans les secteurs des ressources naturelles et du commerce de matières premières. En tant qu’entreprise cotée de premier plan, Glencore a une forte présence dans l’extraction de métaux de transition énergétique tels que le cuivre, le cobalt, le nickel et le lithium, ainsi que dans la production de charbon thermique. Ces activités sont cruciales dans le cadre de la transition énergétique mondiale.

Cependant, les choix stratégiques de Glencore, notamment le maintien de son activité dans le secteur du charbon, suscitent des débats parmi les investisseurs. Certains se demandent si ces décisions sont compatibles avec les enjeux de durabilité à long terme. L’incertitude autour de cette question fait de Glencore une valeur cotée intéressante, mais potentiellement risquée, pour les investisseurs à la recherche d’opportunités sur le marché de la Bourse. Il devient donc essentiel d’examiner Glencore sous l’angle du SWOT pour évaluer ses perspectives futures.

Forces

Diversité des actifs : Glencore bénéficie d’une forte exposition à des métaux stratégiques comme le cuivre (5 % de la production mondiale) et le cobalt (18 %), tout en disposant d’un portefeuille équilibré incluant le zinc et l’aluminium, dont les prix ont connu une tendance globalement favorable en 2024.
Capacité de résilience : Glencore affiche une marge EBITDA solide dans les métaux de transition, avec 46 % pour le cuivre au S1 2024, tandis que son activité de commerce de matières premières, représentant 26 % de ses actifs, agit comme un stabilisateur, permettant à l’entreprise de compenser les baisses de revenus lorsque les marchés deviennent volatils.
Flexibilité stratégique : Glencore souhaitait sortir le charbon de son portefeuille d’actifs. La guerre en Ukraine lui a fait changer ses plans et conserver son activité charbon, fort rentable au demeurant, avec un EBITDA de 30 % pour le S1 2024, ce dont ses actionnaires, même ceux supposés être les plus sensibles au respect des critères ESG, se sont réjouis.

Faiblesses

Exposition à des actifs à risque : Glencore fait face à un gros défi avec Koniambo en Nouvelle-Calédonie, un actif fortement endetté (16 milliards de dollars d’obligations) et sans plan de redressement clair. Les activités Cuivre et Cobalt sont par ailleurs sensibles au cycle chinois, or la demande en provenance de Chine demeure faible. 
Résultats financiers volatils et un dividende fluctuant: Si 2022 fut une année faste, Glencore a enregistré en 2023 une forte baisse du chiffre d’affaires et du bénéfice d’exploitation  (-15 % et -61 % respectivement, des variations qui témoignent de sa sensibilité aux cycles économiques.
Défis ESG : Glencore est confronté à des conflits liés à sa stratégie controversée de maintien de l’activité charbon. Le groupe est sous la pression croissante d’actionnaires soucieux des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Opportunités

Demande croissante pour les métaux verts : La demande mondiale pour les métaux de transition (cuivre, nickel, cobalt, lithium) devrait croître à long terme, avec une possibilité de consolidation sur les marchés du lithium et du nickel, offrant ainsi des perspectives de croissance pour Glencore.
Repositionnement stratégique : Glencore envisage une possible sortie des actifs problématiques, comme Koniambo, avec des pertes limitées. Le groupe s’est renforcé dans le charbon sidérurgique après l’acquisition stratégique des actifs charbon du canadien Teck Resources pour 7,3 milliards de dollars.

Menaces

Environnement géopolitique instable : L’instabilité géopolitique, notamment la guerre en Ukraine, les difficultés économiques persistantes de la Chine compliquent la vie de Glencore.
Volatilité des marchés des matières premières : La récente baisse des prix du cuivre et du cobalt affecte directement la rentabilité de Glencore, exposant l’entreprise à des fluctuations de marché importantes.
Régulations environnementales : Glencore fait face à des pressions croissantes des régulateurs pour accélérer la transition énergétique, tandis que sa dépendance continue au charbon pourrait nuire à sa réputation auprès des parties prenantes soucieuses des enjeux environnementaux.

Faut-il se laisser convaincre par Glencore ?

Glencore se distingue par la diversité et la résilience de son portefeuille d’actifs, avec une forte présence dans les métaux essentiels à la transition énergétique, tout en conservant des positions stratégiques dans les matières fossiles comme le charbon, encore très rentables. Sa capacité à générer des marges élevées, notamment dans le cuivre et le zinc, combinée à son activité commerciale qui amortit la volatilité des marchés, en fait un acteur robuste dans un secteur souvent imprévisible.
 
Malgré des défis tels que des actifs sous-performants comme Koniambo et une pression croissante relative à son empreinte ESG, l’entreprise dispose d’opportunités stratégiques significatives. La demande mondiale pour les métaux verts, l’expansion potentielle sur le marché du lithium et une gestion active de ses actifs moins rentables pourraient débloquer le potentiel boursier de l’entreprise.
 
En somme, Glencore apparaît bien positionné pour tirer parti des tendances structurelles de son secteur.

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