Alors que les marchés respirent après l’apaisement des tensions sino-américaines, un autre choc pourrait se profiler… et il pourrait venir frapper l’Europe de plein fouet.
Entre début avril et le 16 mai 2025, le Nasdaq a rebondi de 25 %, l’Euro Stoxx 600 de plus de 12 %. Une reprise fulgurante, permise en particulier par la trêve commerciale entre Pékin et Washington.
Mais derrière ce rebond se profile une menace latente.
Un nouvel ennemi désigné : l’Union européenne
Invité de Synapses, Jacques Lemoisson, responsable des investissements chez Gate Capital Management, l’exprime sans détour : Donald Trump pourrait bientôt faire de l’Europe sa cible prioritaire.
Objectif : afficher sa fermeté à l’approche des élections présidentielles.
Pourquoi l’Europe ?
Parce qu’elle est perçue comme vulnérable. Moins réactive que la Chine, plus divisée, l’Union européenne donne l’image d’un continent hésitant, tiraillé entre fermeté diplomatique et recherche de compromis. Mais surtout, elle ne dispose pas des mêmes leviers de pression que Pékin. Là où la Chine peut imposer des représailles économiques rapides et coordonnées, l’Europe, morcelée sur le plan politique et économique, peine à parler d’une seule voix et à faire valoir ses intérêts stratégiques.
En ménageant « la chèvre et le chou » et en alternant menaces et concessions, l’Union européenne risque de cristalliser la frustration américaine. Donald Trump pourrait ainsi se servir de l’Europe comme exutoire politique pour démontrer sa fermeté à son électorat.
Le risque d’un retournement de flux
Les Bourses européennes, notamment soutenues par des flux venus des États-Unis, pourraient voir cette dynamique s’inverser si la zone euro devenait la nouvelle cible de tensions commerciales.
D’autant que les membres de l’Union européenne font face à des défis internes majeurs : tensions budgétaires croissantes, un projet de réarmement à hauteur de 700 milliards d’euros, difficilement conciliable avec les besoins criants en matière d’éducation, de transition numérique et énergétique.
Ce que vous devriez faire maintenant
Dans un monde où la politique façonne les marchés du jour au lendemain, votre stratégie d’investissement doit être proactive, mobile et sélective. Il ne s’agit pas de fuir l’Europe, mais de choisir avec précision où vous investissez.
Vous pouvez opter pour un renforcement stratégique sur les actions américaines (bénéficiant d’un apaisement) mais surtout sur les valeurs chinoises, de plus en plus indépendantes économiquement.
Plus proches de nous, les indices européens ont bien rebondi, à l’image du DAX qui affiche +18 % malgré la faiblesse de la croissance. Une surperformance difficile à justifier, révélatrice d’un emballement émotionnel plus que fondamental. Or, la réalité économique finit toujours par s’imposer.
Dans ce contexte instable, il est crucial de repérer les leaders européens réellement capables de naviguer dans un climat plus conflictuel, instable et imprévisible. Ce sont eux qui tireront leur épingle du jeu au sein d’un compte-titres ou d’un PEA.