Il y a plusieurs semaines, l’agence de notation américaine Standard and Poor’s a décidé de maintenir la note de crédit de la France à AA. Alors que le pays traverse une période troublée, beaucoup pensaient que les agences de notation seraient plus sévères envers l’Hexagone.
Avec un endettement dépassant les 113% du PIB et un déficit public prévu à 6,7% en 2024, des crises politiques palpables, et l’allocution très belliqueuse d’Emmanuel Macron à l’encontre de la Russie, il est compréhensible de penser que l’état de la France inquiète plus qu’elle ne rassure.
Cependant, Fitch, une autre grande agence de notation, ne s’était pas encore prononcée sur la note de crédit de la France. Ce n’est que ce vendredi 14 mars que le verdict est tombé.
À l’instar de Standard and Poor’s, Fitch a décidé d’accorder un répit à l’Hexagone, en maintenant sa note à AA. Le ministre de l’Économie s’est contenté de « prendre note » de cette indulgence envers la France.
Pour rappel, un déclassement de la note de AA à A signifierait l’exclusion de la France du radar des grands fonds internationaux, qui n’achètent que de la dette de première qualité, donc notée AAA ou, au mieux, AA.
Un tel déclassement n’aurait pas été sans conséquences, entraînant généralement une hausse immédiate des taux d’emprunt souverains à long terme, les fameux OAT 10 ans.
La France s’en sort plutôt bien, pour l’instant, mais faibles sont les chances que cela dure éternellement.
Avec une dette publique atteignant 3303 milliards d’euros et une pression croissante sur ses finances, la France peine à attirer les investisseurs et reste sous la surveillance des agences de notation, qui repoussent pour l’instant l’inévitable. Cette dette devrait encore se creuser en 2025, avec un ajout d’environ 150 milliards d’euros supplémentaires.
La dépense publique atteint des niveaux records, frôlant les 60% du PIB. Un rythme insoutenable, d’autant plus que ces dépenses augmentent chaque année, alors que la croissance de la richesse reste bien plus faible. Les promesses de rigueur budgétaire formulées en 2024, d’abord par Michel Barnier, lors de son bref passage à Matignon, puis par son successeur, François Bayrou, peinent à convaincre, tant le déficit reste abyssal.
Pour certains, il ne fait plus de doute que la France devra, tôt ou tard, subir un choc violent afin que les promesses de rigueur se concrétisent par des mesures profondes et brutales, à l’instar de celles prises par Javier Milei en Argentine ou le DOGE aux États-Unis.